Quelques inconditionnels à faire : un tour en pirogue sur le Maroni, aller aux criques, faire un tour à la plage de Awala, dormir dans un carbet mais aussi visiter le camp de transportation (classé aux monuments historiques).

La ville de Saint-Laurent-du-Maroni n’existe que grâce à l’histoire, difficile de passer à côté de cet aspect. Et pour nous il était important d’apprendre et de connaître ce pan de notre histoire. Le découvrir en tant que français mais aussi en tant que nouveaux résidents de la Guyane Française.

Entrée du camp de Transportation
Entrée du camp de Transportation, Saint-Laurent-du-Maroni

L’histoire de camp de transportation

Nous avons profité d’un temps de libre tous les deux pour faire la visite du camp de transportation de Saint-Laurent-du-Maroni. La visite guidée proposée par l’office du tourisme dure 1h. Nous avons eu la chance d’avoir une visite guidé privée car nous n’étions que tous les 2.

Une histoire créée par nous Français enfin métropolitains pour tenter de coloniser un territoire sauvage. Ici les bagnes il y en a partout, Saint-Laurent-du-Maroni mais aussi Saint-Jean (devenu un camp militaire RSMA), l’île du Diable ou encore l’île du Salut. Le bagne présent à Kourou a quant à lui été complètement rasé pour construire un hôtel. Tout est bon pour envoyer ceux qui n’étaient plus voulus en métropole à l’autre bout de la planète. J’exagère comparé à la Nouvelle-Calédonie, la Guyane n’est pas si loin. Nous avons la chance d’accéder à ces bâtiments qui auraient dus être rasés pour construire des écoles et logements. Bien sûr, ces bâtiments ont souffert du temps et des conditions météorologiques mais heureusement ils sont en cours de rénovation.

Passage au travers de différents bâtiments, visites des cellules, découverte des recoins de cette prison mais aussi des traces laissées par ceux que nous pouvons appeler les locataires. Ces locataires perdus si loin de leur patrie d’origine qu’ils préféraient retourner au bagne plutôt que de rester à l’extérieur. Parisiens, Marseillais ou bien Bordelais, si tu avais eu le malheur de faire 4 larcins en moins de 10 ans tu étais bon pour un voyage. Ces voyages étaient un aller sans forcément de retour pour la Guyane. Les villes citées ne sont pas données au hasard, un grand nombre de bagnards provenait de ces villes. On nous a dit par contre qu’il y avait peu voire pas du tout d’Alsaciens au bagne.

Le but de ce camp

L’objectif de ces hommes et ces femmes, oui, oui des femmes étaient de peupler ce territoire (faire des enfants si vous n’avez pas compris). De plus, les femmes devaient confectionner les tenues des bagnards … En ce qui concerne les hommes, ils devaient construire : bâtiments, voie de chemin de fer, routes dans des conditions dantesques. On nous a raconté que les hommes chargés des voies de chemin de fer travaillaient nus. Pourquoi nus ? Parce que cela réduisait leur envie de s’enfuir en pleine jungle.

La fin d’une période

Le bagne a fermé en 1953, ce qui n’est pas si lointain, laissant une belle ville qualifiée de « Petit Paris ». Ce « Petit Paris » n’a malheureusement pas résisté au temps et au manque de soin. Les descendants de bagnards sont peu nombreux contrairement en Nouvelle-Calédonie. La majorité de la population actuelle de Saint-Laurent-du-Maroni vient du Suriname et des descendants des esclaves africains.

Je ne vous ai pas donné tous les détails pour que vous puissiez profiter d’une visite très intéressante. En effet, je la conseille à tout le monde, elle ne coûte pas cher, la visite est courte, la guide est une personne passionnée et passionnante. Et si vous avez de la chance vous pourrez peut-être récupérer une mangue ou deux. Des magnifiques manguiers sont présents dans le bagne.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous connecter au site internet de l’office du tourisme de Saint-Laurent-du-Maroni.